LA LETTRE INFO N° 14 – Novembre 2019
Association pour la Promotion Rurale Internationale (APRI)
149, rue Jodelle 77610 LA HOUSSAYE EN BRIE – France
Adresse mail : aprisolidaire@gmail.com Adresse du site : https://apri.fmc-sc.org.
Le mot de Soeur Anne SAMSON – Prieure Générale des Soeurs
Les 19 20 octobre avait lieu à la Houssaye la rencontre APRI. C’est la première fois que j’y participais. Je fus émerveillée de voir avec quel sérieux les personnes autour de la table, venant de Normandie, de Vendée s’intéressaient, interrogeaient les projets que les Frères et Soeurs avaient envoyés. Ces projets sont variés tant au niveau investissement sur le local qu’au niveau financier. C’est riche de lire ensemble les rapports de synthèse qui montrent le chemin qui se fait des uns et des autres.
Au final de cette rencontre, presque chaque projet s’est vu accordé une aide pour démarrer ou continuer les activités en direction des populations rurales.
C’est grâce à vos dons que l’APRI peut répondre à ces besoins. Merci pour ce que vous faites déjà, merci pour ce que vous ferez aujourd’hui et demain !
Bon chemin vers Noël ! Ensemble, prions le prince de la paix qu’il vienne soutenir toutes les personnes éprouvées de par le monde et plus spécialement l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso qui vit des moments difficiles. A chacun bonne fin d’année 2019. Sr Anne
Situation d’insucurité au Burkina Faso
Frère Augustin est prieur du prieuré de Pama au Burkina Faso, il vient d’arriver en France, à la Houssaye en Brie, pour une formation de 3 ans. Il nous partage ici, son regard sur la situation au Burkina Faso.
Le Burkina Faso, un pays qui sombre de plus en plus sous les multiples attaques terroristes.
Depuis quelques années, le Burkina Faso vit une expérience douloureuse, bouleversant la vie de ses populations. Mais en ces derniers temps, cette situation devient grandissante et scabreuse. Quelle est vraiment la cause de ces attaques ? Nul ne peut prétendre de le dire avec exactitude. Commençant par le nord et l’est du pays avec l’idée au départ d’avoir pour cible les hommes de tenue c’est à dire l’armée. Le constat est que c’était purement et simplement une stratégie pour les terroristes d’affaiblir le pays, en déstabilisant les agents de sécurité afin de déclencher leur procédure à travers le pays. Est-ce question d’ordre politique ou religieux ? Nul ne saura le dire avec aisance. Le pays va mal ! Très mal. Des nombreux soldats sont tombés sur le champ de bataille, laissant derrière eux des femmes et des enfants. L’armée semble être affaiblie et vit une psychose profonde. Des nombreuses familles ont été victimes de ces attaques. Bon nombre sont morts et d’autres sont déplacés de leurs villages ne sachant pas souvent où aller. C’est vraiment triste pour eux, ils partent en laissant leur fond de vie : animaux, céréales et tout autre matériel. La pauvreté s’accroit, voire la misère, une double misère. Des organisations non gouvernementales, le ministère de l’action sociale et l’Eglise Catholique du Burkina se déploient pour venir en aide de ces familles. Il s’agit de leur octroyer de quoi se loger, se vêtir et de quoi vivre mais la tâche reste énorme car la situation perdure et va de mal en pis. Cela me fait mal, voire très mal. J’ai vécu moi-même la psychose, la peur dans le ventre. Des couvre- feux sont instaurés dans certaines localités du pays et des tirs de sommation les accompagnent.
Cela fait souvent très peur et même empêche parfois de dormir. On vit comme étranger chez soi. Plus de confiance au prochain car certains citoyens ont été forcés à travailler ou à collaborer avec les terroristes. Ils sont en retour frappés sans pitié par l’armée y compris parfois par leurs propres amis. D’où la méfiance, le repli sur soi. Le Burkina Faso, « le pays des hommes et des femmes intègres » a perdu sa renommée, sa notoriété. Sa célébrité semble être enterrée. Beaucoup des missionnaires sont partis, la plupart des projets de développement sont rompus ou suspendus. Quel avenir pour le pays ? L’année dernière plus de deux mille écoles sont fermées et cette année c’est le double. Quel avenir pour les jeunes et les enfants de ce pays. Quel Burkina pour demain ? C’est triste, oui une tristesse qui ne dit pas son nom. Pourquoi ce mal ? Qui est à l’origine ? L’on ne saura dire avec justesse l’identité
même de ces groupes d’attaques terroristes ni leur objectif visé. Tout ce que nous savons, c’est que le pays va mal. Le pays sombre, le pays est triste, le pays souffre et ce n’est pas juste, ce n’est pas honnête. Parfois on a envie de dire : « allons mourir ensemble ». Je pense que c’est cela L’Homme intègre. « La patrie ou la mort nous vaincrons ! » voilà le slogan lancé par le prophète Thomas Sankara. Pouvons-nous espérer à une fin ? Pouvons-nous retrouver la paix comme autrefois ? Avons-nous tort ou sommes-nous naïfs de dire : un jour ça ira ? De toute façon, nous ne désirons rien d’autre que la paix. La paix sur notre terre le Burkina. Mais à quand cette paix ? Nous aimerons la retrouver maintenant, sur la terre du pays des hommes et des femmes intègres. En 2014 nous avons espéré avoir la paix. Je parle du départ de l’ex-président Blaise Compaoré. Nous pouvons reprendre ces paroles dans le livre du prophète Jérémie: Nous attendions la paix : mais jamais rien de bon ! Le temps de la guérison : mais voici la détresse ! (Jr 14,17-22). Nous osons espérer qu’avec nous, le Seigneur nous délivrera de ce chaos. Fr Augustin
L’APRI continue à soutenir ou à suivre les projets de :
Au Bénin : nutrition des enfants, sessions de femmes à Copargo, achat d’un motoculteur et de moutons pour le centre de formation agricole à Sokounon, soutien de l’élevage piscicole (photo ci-contre) et de l’élevage de pintadeaux pour le centre de formation agricole de Tapente/Pampam ; centre d’accueil pour les scolaires à Birni.
Au Burkina Faso : Soutien aux malades du Sida à Pama, équipement pour l’atelier d’apprentissage de la couture (photo ci-contre) et un bâtiment pour soutenir la création de micro-entreprises à Thiou
Au Togo : soutien des greniers communautaires et des petits élevages à Pouda
Grâce à vos dons, au cours de l’année 2019 l’APRI a financé les projets des Frères et des Soeurs dans ces 3 pays d’Afrique, pour un montant total de 19 990 €. Merci à tous
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Catégories : Lettres info

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