Editorial de Fr Sébastien Niampa

Vue la situation sécuritaire aujourd’hui en Afrique et en Europe, il est bien difficile de parler de développement quand une population souffre dans une guerre. La guerre transforme tous les projets de développement en urgence de survie. Il est difficile de se projeter dans un projet à long terme.
A titre d’exemple le budget de la défense militaire de l’état Burkinabé est passé de 259 millions d’euros à 763 millions d’euros dans la guerre contre les terroristes sans résultat positif. Toutes ces sommes dépensées sans aucun résultat. Combien d’écoles, de dispensaires, d’infrastructures et autres développements non réalisés au profit de l’armement et de la guerre. Beaucoup de nos communautés au Burkina Faso sont fermées à cause du terrorisme qui gangrène le pays.
En fermant nos communautés nous sommes partis en même temps que les habitants avec qui nous partagions la vie quotidienne. Malgré cette dispersion de nos communautés, et étant séparés les uns des autres, les frères sont restés solidaires avec eux tout en gardant le lien. Ce n’est pas parce que nous sommes partis que nous allons laisser tomber nos projets. Les difficultés semblent davantage nous unir que nous disperser.
De cette situation de guerre, de nombreux témoignages très touchants nous parviennent qui relèvent de la dignité de ces personnes déplacées. Par exemple des femmes qui cultivaient le jardin à Pama avec les frères ont tenu à rembourser toutes leurs dettes avant de quitter le village. Toutes ces familles déplacées ont des enfants en âge d’être scolarisé mais aucune famille, dans cette situation précaire n’a les moyens de le faire.
Les familles se sont tournées vers les frères pour poser cette situation et trouver une solution.
Nous savons bien que le but de l’APRI n’est pas le soutien scolaire ou le parrainage d’enfants mais dans la situation où se trouvent ces familles, nous ne pouvons parler de développement sans penser à l’avenir des enfants qui seront les citoyens de demain. L’école est une porte ouverte vers l’avenir par l’éducation et l’instruction. Sans scolarisation ces enfants seront une proie pour les terroristes et représenteront un danger potentiel pour demain.
La plupart de ceux qui ont pris les armes pour combattre leurs frères dans les rangs des terroristes n’ont aucune instruction et sont manipulés pour exécuter les pires horreurs. On a détruit leur humanité pour les utiliser et détruire les autres. Leur objectif est de déstabiliser tout le système administratif et éducatif dans le pays. Notre désir est d’aider l’Homme à se développer intégralement dans la société d’aujourd’hui afin de construire la société de demain.
L’APRI ne change pas son objectif de départ mais veut répondre à une situation d’urgence de façon temporaire. Aider un enfant à se former en allant à l’école fait partie du développement intégral et durable.
Donc, depuis l’année dernière l’APRI a pris la décision de faire une aide provisoire d’urgence en soutien scolaire pour les familles déplacées. L’année dernière plusieurs enfants ont bénéficié de cette aide et le résultat est encourageant. Nous poursuivons cette aide dans l’accompagnement des enfants. Pour aider un enfant scolarisé, 60 € sont nécessaires pour une année.
Les frères et les sœurs s’investissent dans cette action et font un remarquable travail de développement avec la population rurale en Afrique.
Nous vous remercions du fond du cœur, pour l’intérêt que vous portez à cette Association et pour votre aide.
Distribution de vivres aux personnes déplacées au Burkina Faso
Que l’année 2023 nous ouvre le chemin de la paix, de la joie et de la solidarité envers ceux et celles qui ont plus besoin de notre soutien. Joyeux Noël, Heureuse Année 2023

Lire l’ensemble de la lettre info n° 20 (Novembre 2022)

Catégories : Lettres info

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