Editorial de Frère Pierre Rouamba – Prieur Général des Frères
Chers amis et chers donateurs d’APRI, nous tenons, avant tout, à vous exprimer notre sincère et profonde reconnaissance pour vos dons qui ont permis à l’association de répondre favorablement à l’attente des bénéficiaires sur le terrain, au Bénin, au Burkina-Faso et au Togo. Je vous communique également le salut et le remerciement des Frères et des Soeurs d’Afrique, avec qui j’ai passé un séjour fraternel, cet été.
J’en profite pour féliciter les Frères et les soeurs qui se sont engagés avec les populations locales, une manière pour moi de vous faire connaître ce qu’ils vivent avec les ruraux : leurs joies, leurs peines leurs interrogations et convictions.
Dans ces trois pays, leurs activités ont été fortement marquées cette année par le Covid-19. Il fallait bien s’adapter, ou même réorienter l’animation, vers la sensibilisation des gestes barrières, pour éviter le Covid-19 dans les villages. Mais, au Burkina, la particularité c’est qu’au Covid-19 vient s’ajouter le terrorisme, qui a provoqué les déplacements des populations vers les gros bourgs.
Dans ce climat d’insécurité, les Frères et les Soeurs sont les premières cibles des terroristes, qui font des exécutions, des prises d’otage des religieux et fidèles chrétiens etc… La première question légitime qu’on se pose facilement, c’est pourquoi ne pas fuir ? Et les Frères me répondent :
« Pierre, cette population a besoin de nous, et nous nous sentons solidaires d’elle. Nous avons vécu ensemble des moments de paix, de joies, de fêtes, de partage, de connaissances. En ce temps d’épreuve nous n’allons pas fuir, les laisser. De plus, dans notre cour, il y a toujours (selon les moments) 30 à 40 familles qui viennent trouver refuge. Et nous allons les laisser partir, pour sauver notre peau ? ».
Les Frères et les Soeurs sont envoyés dans un milieu pour partager la vie des hommes et des femmes de ce milieu. A Thiou et à Pama où la situation sécuritaire est dégradée, toutes les ONG sont parties. Les grands cadres de l’Etat et certains fonctionnaires sont partis aussi. Les Frères continuent à partager la vie de ce milieu, conscients du danger permanent et de la mort en suspens. Les frères engagent leur vie chaque jour, pour rejoindre la population et travailler avec elle.
Les Frères vivent et partagent les mêmes peurs, les mêmes risques et les mêmes inquiétudes que la population. Oui, c’est vrai, la population a besoin des Frères et des Soeurs, et eux ont certainement besoin de vous pour continuer ce travail de développement avec la population. J’espère que la crise sanitaire ne limitera pas trop votre capacité à soutenir les activités de l’association, car, plus que jamais, ils ont besoin de vous.
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