Editorial de Fr Sébastien NIAMPA – Pauvres parmi les pauvres
Les critères de fondation de nos communautés
La plupart du temps, nos critères de choix pour la fondation d’une nouvelle communauté, partent d’un constat, d’une forme de pauvreté dans un milieu qui nous motive à faire le choix d’une implantation.
Cette manière de faire est une des particularités des Frères Missionnaires et des Sœurs des Campagnes.
« Allez à la périphérie » nous disait le Pape François, n’est pas une nouveauté pour nous. e plus souvent les frères ou les sœurs n’arrivent pas comme des personnes qui ont la solution aux problèmes. Ils arrivent par solidarité et, petit à petit ils trouvent ensemble comment résoudre certains de leurs problèmes.
Pour faire ce choix il y a une forme de pauvreté. C’est une pauvreté à vivre avec la population locale. Quand nous parlons d’être avec les gens, ce n’est pas vivre au-dessus d’eux mais faire corps avec eux et avec ce qui les touche.
Nous sommes convaincus que c’est vers les plus pauvres que le Christ nous invite à vivre cette réalité de pauvreté sociale.
Avoir la possibilité de vivre dans le confort et faire le choix de vivre une forme de pauvreté est une manière d’incarner l’évangile.
Ce choix n’est pas sans conséquences même pour notre vie économique. Parfois nous avons des frères qualifiés dans certains métiers mais ils ne trouvent pas le marché. C’est une pauvreté que nos communautés vivent particulièrement en Afrique.
Par exemple : après l’implantation des Frères Missionnaires à Atchambadé, dans le diocèse de Kara au Togo, l’évêque leur a montré un autre village où s’installer, Massédena. Avec une voiture 2CV ils n’ont pas pu le visiter car il fallait un 4X4 pour y aller. Au retour les frères ont expliqué à l’évêque que malgré leur volonté l’accès était très difficile. L’évêque a répondu : ‘’si vous n’y allez pas, je n’ai personne pour y aller’’.
Cette parole a motivé les frères qui ont cherché un moyen motorisé pour aller dans ce village où ils ont vécu 32 ans.
Les frères ont travaillé pour la foi et l’évangélisation, un développement qui tient compte de la totalité de l’Homme. Avec l’aide d’organismes, ils ont pu construire des ponts pour relier des villages et leur population ainsi qu’un dispensaire pour leur santé.
Et cela s’est reproduit dans les différentes communautés que les Frères et les Sœurs ont installées ensuite au Burkina Faso et au Bénin.
Nous continuons notre mission auprès des pauvres auxquels nous sommes envoyés. La création de L’APRI a pour but de soutenir ces populations par des micro-crédits ou d’autres formes d’aide pour se prendre en charge (vous verrez des exemples dans les articles de cette Lettre).
La meilleure aide ce n’est pas le don, qui rend dépendant, mais l’aide qui met la personne debout et la conduit vers l’autonomie.
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