Hors série n°13 : « L’Afrique qui bouge » Mai 2013.
En partenariat avec l’Agence Française de Développement, le CCFD Terre Solidaire, SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement)
Voilà une très bonne initiative d’Alternatives Internationales, avec ce hors série qui donne des bonnes nouvelles de l’Afrique.
Nous sommes le plus souvent habitués à entendre parler d’une Afrique qui va mal. Les actualités que nous retenons concernent la sécheresse dans le Sahel qui provoque de la famine, les conflits locaux au Rwanda, au Congo, en Somalie, les coups d’état et plus récemment l’accroissement de l’islamisme avec les événements du Mali. Finalement, ne sommes-nous pas restés bloqués sur le titre provocateur du livre de René Dumont paru en 1962 : « L’Afrique Noire est mal partie » ?. Il y décrivait les handicaps de l’Afrique au lendemain des indépendances acquises 2 ans auparavant. Il est vrai qu’un livre de Stephen Smith paru en 2003 n’était guère plus optimiste avec ce titre : « Negrologie. Pourquoi l’Afrique meurt ». N’avons-nous pas gardé dans notre inconscient collectif d’anciens colonisateurs convaincus de notre supériorité cette idée que les Africains ne peuvent pas s’en sortir seuls ? Ne vivons-nous pas en nous-mêmes cette controverse suscitée par le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007 : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. » ?
Pourtant, l’Afrique bouge et ce n’est pas d’aujourd’hui. Tous les domaines abordés dans ce hors-série : sociétés, terre, économie, politique, culture, témoignent d’expériences concrètes, alimentées pour partie par des partenaires du CCFD-Terre Solidaire et qui ne datent pas d’hier. « Les Africains nous rappellent dans les combats qu’ils mènent, qu’il n’y a pas de fatalité, que l’on peut sortir des mauvaises situations et bâtir un avenir meilleur… Ce numéro ne cède pas aux caricatures… Cette Afrique qui bouge, il la décrypte, la présente dans ses difficultés, ses contradictions, ses défis. Entre autres celui d’une croissance encore trop dépendante des matières premières, …, celui d’une agriculture qui reste négligée par les politiques de développement, celui des libertés et de la gouvernance…. Nous avons tout à gagner à nous ouvrir à la circulation des idées et des hommes, à nous laisser surprendre, comme surprendront peut-être bien des articles remontés du terrain et présentés ici. »[1]
Ce numéro appuie pleinement ce que nous cherchons à faire avec APRI : soutenir, accompagner les initiatives de nos frères et sœurs africains, leur faire confiance sur les projets qu’ils mettent en œuvre au service de leur mission, au service des populations avec lesquelles ils vivent au quotidien.
Pierre Careil
2 commentaires
DEGHILAGE bertrand - Landes · 30/06/2013 à 8 h 47 min
Quel développement pour l’Afrique ? Donner à ceux que l’on aime ce qu’il y a de meilleur. Faut-il transférer à l’ Afrique l’intégralité de nos modes de vie. faut-il faire de l’Afrique des « Bouffons » incapables de limiter leur consommation… Faut-il que l’Afrique contribue à l’épuisement rapide et au gaspillage des réserves et richesses naturelles ? Faut-il que l’Afrique contribue à la pollution galopante quand nos pays Européens et Américains avons perdus tous sens de RESPONSABILITÉ ? Chacun pour soi ? Une incapacité à retrouver des modes de vie plus économe…Faut-il que l’Afrique copie le toujours plus, consommer plus, gaspiller plus pour que ses économies fonctionnent ? Serions nous en Europe de si bons éléves pour que le monde nous copie ????????…..Que de tarres trainons nous.
fmcsc · 02/07/2013 à 20 h 26 min
Merci à Bertrand DEGHILAGE de soulever un débat très actuel.
Le Hors série d’Alternatives Internationales a selon moi cet intérêt primordial, c’est qu’il montre ce que des Africains entreprennent dans leurs pays. Leurs initiatives ne vont pas sans contradictions, sans difficultés de tous ordres. Ils reproduisent pour partie nos erreurs. Ils contribuent comme nous au gaspillage des ressources naturelles. Mais les exemples présentés montrent surtout leurs capacités d’innovations, d’adaptation à leurs territoires, leur créativité pour répondre encore très partiellement aux besoins des Africains. Ils n’en sont plus à suivre ou non nos conseils. Ils ont aujourd’hui des niveaux de formation et d’expérience tout à fait intéressants et sont parfaitement conscients des défis pour leurs pays, conscients aussi que le modèle occidental européen ou américain n’est vraiment pas le bon plan.
Avec l’APRI, nous n’en sommes plus à donner des conseils. Les Frères africains et les sœurs en majorité africaines savent analyser leurs réalités locales et essaient de trouver au mieux les solutions les plus adaptées en concertation avec leurs compatriotes. Le dialogue que nous avons avec eux porte essentiellement sur la méthodologie pour présenter leurs projets et les aider à trouver les partenaires, les financements dont ils ont besoin. A partir de notre expérience encore récente, nous observons que très souvent, ils nous envoient de nombreuses questions sur les limites de notre développement, sur nos tares, comme vous dites. Mais rien n’est jamais figé. Nous aussi sommes interpellés pour changer et promouvoir avec eux un développement plus équitable entre nord et sud et donc plus durable pour tous.
Pierre Careil